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Gabon: Victoire des panthères sur les hirondelles du Burundi, entre espoir en berne et fierté tenace des supporters à Libreville

Malgré une victoire 2-0 contre le Burundi, les supporters gabonais ont vécu un soir en dents de scie, entre liesse et déception, après l'annonce des résultats de la Côte d'Ivoire.

L’air était lourd hier soir à Libreville  et chargé de bière et de sueur. Dans le maquis « Chez Patience », un repaire de supporters du quartier populaire de Nzeng Ayong, les yeux sont rivés sur l’écran géant. La soirée commence dans une tension palpable. Face au Burundi, pour ce dernier match décisif des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026, les Panthères doivent gagner et espérer un faux pas de la Côte d’Ivoire.
 
Première mi-temps : l’impasse et les premières sueurs
 
La première période se termine 0-0. Malgré la domination gabonaise, le ballon refuse de franchir la ligne. « Mais frappe donc ! » hurle Marcel, un habitué du lieu, en serrant son verre comme pour le faire éclater. Autour de lui, les cris fusent, mêlés d’encouragements et d’exaspération. Chaque occasion manquée fait monter d’un cran la pression. « On domine, mais sans but, c’est du vent. Les Ivoiriens, eux, sont en train de mener, gronde-t-il. Ça sent mauvais. »
 
L’explosion : Meyo Ngoua libère Libreville
Le temps semble s’étirer, interminable. Puis, à la 82e minute, sur un corner mal dégagé par la défense burundaise, le défenseur Bryan Meyo Ngoua surgit et pousse le ballon au fond des filets.
 
C’est le déluge. Le maquis « Chez Patience » explose. Les chaises volent, les verres s’entrechoquent dans des accolades frénétiques. « GOOOOOOAL ! PANTHÈRES ! » scande la foule en cœur, une vague de soulagement et de joie pure submergeant l’assemblée. Les vuvuzelas retentissent, les sifflets crépitent. Pendant de longues minutes, c’est la fête. L’espoir renaît.
 
Le douche froide : l’ombre des Éléphants
 
Mais dans un coin, le téléphone d’un jeune homme, Jean-Luc, reste collé aux résultats des autres matchs. Son visage se fige soudain. « Les Ivoiriens… Ils viennent de marquer leur troisième but. Ils gagnent 3-0 », annonce-t-il d’une voix blanche, presque inaudible dans le vacarme.
 
La nouvelle se propage comme une traînée de poudre humide. La liesse retombe instantanément, remplacée par un lourd silence, puis par un concert de grognements et de lamentations.
 
« On le savait, soupire Anna, une étudiante venue avec des amis. Il fallait un miracle. On a fait notre travail, mais les Éléphants sont trop forts. C’est dur. »
 
La consécration amère et l’ultime espoir
Quand Mario Lemina scelle la victoire 2-0 dans les arrêts de jeu (91e), l’acclamation est cette fois plus mesurée, teintée d’amertume. La victoire est là, belle et bien méritée, mais elle a un goût incomplet.
 
« On est deuxièmes, c’est tout ? demande un supporter, incrédule.
Non ! rétorque un autre, le téléphone haut levé. Regardez ! On est le meilleur deuxième de toute l’Afrique ! On passe aux barrages ! »
 
Cette ultime information redonne un peu de baume au cœur. Autour d’une table, un groupe d’amis commence déjà à y croire. « Le travail n’est pas fini, lance Serge, le plus optimiste du groupe. On a gagné, on est en barrages. La qualification, on va l’arracher par là. Ce soir, on a vu le cœur des Panthères. Ils ne nous ont pas lâchés, on ne les lâchera pas non plus. »
 
Ce soir, à Nzeng Ayong, on quitte le maquis « Chez Patience » avec un sentiment mitigé. La déception de ne pas voir le rêve s’accomplir directement est réelle, mais elle est tempérée par la fierté du combat de l’équipe et par cette lueur d’espoir, ténue mais bien présente : celle des barrages, un ultime pont vers la Coupe du Monde. Le combat des Panthères n’est pas terminé.

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