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Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara, décroche un quatrième mandat dans un scrutin sans suspense

Alassane Ouattara a, sans surprise, été reconduit à la présidence de la Côte d’Ivoire. Selon les résultats provisoires annoncés lundi, l’économiste de 82 ans, qui dirige le pays d’une main de fer depuis 2011, a remporté haut la main une élection dont le véritable enjeu avait été évacué avant même l’ouverture des bureaux de vote.
 
 
Le scrutin de samedi ressemblait davantage à un couronnement qu’à une compétition. En l’absence de toute opposition crédible, boycottant un processus qu’elle jugeait verrouillé, le chemin était royal pour M. Ouattara. Ses principaux rivaux, l’ancien président Henri Konan Bédié et le nationaliste Laurent Gbagbo, avaient appelé à « une désobéissance civile active », dénonçant un « hold-up électoral » et un troisième mandat qu’ils estiment anticonstitutionnel. Leur absence a laissé le champ libre à l’actuel président, transformant les urnes en simple formalité.
 
 
Ce nouveau quinquennat scelle un peu plus le paradoxe ivoirien. D’un côté, le bilan économique d’Alassane Ouattara est salué sur la scène internationale. L’ex-haut fonctionnaire du FMI a redressé le pays après une décennie de crise, affichant une croissance insolente et des infrastructures en plein boom. Abidjan, la capitale économique, se veut la vitrine étincelante de ce « miracle » ivoirien.
 
Mais de l’autre côté, cette prospérité affichée a un goût amer pour ceux qui dénoncent la dérive autoritaire du régime. La promesse démocratique des débuts s’est évaporée au fil des mandats. La réélection de 2020, marquée par une violente crise post-électorale ayant fait des dizaines de morts, avait déjà sonné le glas des illusions. Aujourd’hui, la machine étatique est si bien huilée, l’espace médiatique et civil si étroitement contrôlé, que toute velléité de contestation semble étouffée dans l’œuf.
 
 
En s’accrochant au pouvoir, Alassane Ouattara, surnommé « Ado », pose une question fondamentale : à quel prix la stabilité économique est-elle acceptable ? Ses partisans voient en lui le garant unique de la continuité et du développement. Ses détracteurs déplorent un règne sans partage qui étouffe le débat démocratique et creuse les inégalités.
 
Alors que la Côte d’Ivoire entre dans cette nouvelle ère de domination sans partage, le pays doit maintenant composer avec l’ombre portée d’un homme qui, en se présentant comme indispensable, risque de laisser derrière lui un vide politique abyssal. Le quatrième mandat est acquis, mais la bataille pour l’âme de la nation ivoirienne, elle, est loin d’être terminée.

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