
La règle constitutionnelle vient de rappeler à l’ordre le gouvernement. Par la voix de François Ndong Obiang, ministre de la Réforme des institutions, l’exécutif a officiellement annoncé, ce lundi devant la presse, que tous les ministres récemment élus députés devront quitter leurs fonctions ministérielles avant la mise en place du bureau du Parlement.
Le ton était solennel, la portée, politique. Devant un parterre de ministres concernés, le ministre Ndong Obiang a brandi l’article 73 de la Constitution gabonaise, adoptée par référendum le 16 novembre 2024. « Les fonctions de membre du gouvernement sont incompatibles avec l’exercice d’un mandat parlementaire », a-t-il rappelé, soulignant la clarté et la fermeté du texte fondamental.
Une démission impérative sous contrainte de temps
La procédure est sans ambiguïté. Dès la publication officielle de cette déclaration, les ministres concernés sont tenus de remettre leur démission au chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, qui dirige également le gouvernement. L’échéance est fixée avec précision : cet acte doit impérativement intervenir avant l’installation du bureau de l’Assemblée nationale, calendée au 17 novembre 2025.
Le compte à rebours est donc lancé. Les ministres-élus, qui siégeaient encore ce lundi dans la salle, n’ont plus que deux semaines pour faire leurs adieux à l’équipe gouvernementale. Une période de courte durée qui place plusieurs personnalités de premier plan dans l’obligation de faire un choix cornélien.
Parmi les concernés : des poids lourds du régime
La scène était lourde de sous-entendus. Parm les ministres assistant à cette annonce figuraient des visages éminents directement touchés par cette mesure. La ministre de la Défense nationale, Brigitte Okanowa, élue députée, était présente. Plus significative encore était la présence du Ministre d’État, ministre des Transports, Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, présenté comme un très proche du président Oligui Nguema et lui-même confortablement élu député avec 66,18 % des voix.
Cette déclaration publique, lue devant les principaux intéressés, agit comme un rappel à l’ordre autant qu’une mise en scène de l’autorité de l’État de droit. Elle marque une étape cruciale dans le chronogramme de la transition, contraint désormais de se plier aux strictes exigences de la séparation des pouvoirs. La balle est maintenant dans le camp des ministres-députés, qui devront, dans un délai serré, troquer leur portefeuille gouvernemental contre un strapontin parlementaire.
			
		
				
					


