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Le Pozzo di Borgo, joyau gabonais à Paris, bientôt frappé du marteau ?

C’est une vente à la bougie qui pourrait bien éteindre un fleuron diplomatique. Dans un luxueux quartier de Paris, l’hôtel particulier Pozzo di Borgo, propriété du Gabon, joue les dernières heures d’un feuilleton judiciaire où la dette, les coups fourrés et les espoirs de ventes mirifiques s’entrechoquent.
 
Un commandement de payer qui tombe comme un couperet
 
Imaginez : un hôtel particulier parisien, ancienne demeure de Karl Lagerfeld, symbole de prestige international… saisi comme une simple créance. La nouvelle, dévoilée par Africa Intelligence, a de quoi faire sourire (jaune) : le Gabon a trois mois pour sortir 120,4 millions d’euros, sous peine de voir son bijou vendu aux enchères au profit de la société Santullo-Sericom.
 
L’État gabonais, pris de court, tente bien de gagner du temps avec des appels et des recours en référé. Une audience est prévue… en janvier 2026. Une course contre la montre où Libreville semble courir avec des semelles de plomb, la trésorerie du pays étant plus que léthargique.
 
Des accordés diplomatiques et un protocole qui fait des étincelles
 
Mais comment en est-on arrivé là ? Tout remonte à un fameux « protocole d’accord transactionnel », négocié sous l’ère de Jean-Paul Komanda. Ce dernier, ancien premier président du Conseil d’État, a cru bien faire en signant cet accord en janvier 2024. Résultat ? Le Gabon juge aujourd’hui le document « frappé de nullité », et M. Komanda a été remercié pour ses services, accusé d’avoir « bradé les intérêts de la République ».
 
Ironie du sort, le chef de l’État actuel, Brice Clotaire Oligui Nguema, caressait le rêve de vendre le Pozzo di Borgo pour une coquette somme, entre 200 et 400 millions d’euros, peut-être à LVMH. Las, les créanciers, eux, ne l’entendent pas de cette oreille et réclament leur dû, sans concession.
 
La chute d’un symbole… ou le marteau de la réalité
 
Acquis en 2010 sous l’impulsion d’Ali Bongo et de son épouse Sylvia, ce joyau devait incarner la grandeur gabonaise. Aujourd’hui, il incarne surtout les déboires financiers d’un État aux abois. La vente forcée, si elle a lieu, serait une débâcle symbolique : le bien partirait pour une mise à prix plancher, laissant le Gabon les mains vides et ses créanciers le sourire aux lèvres.
 
Morale de l’histoire ? À Paris, même les plus beaux hôtels particuliers ne sont pas à l’abri d’une saisie. Et les symboles de prestige, s’ils ne sont pas payés cash, peuvent très vite se transformer en… passifs judiciaires.

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