FlashInternationalNon classéSport
Série de coups de tonnerre chez les Lions : Eto’o évince Brys, écarte Onana et Aboubakar avant la CAN
À moins de trois semaines du début de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025 au Maroc, le football camerounais est en plein séisme. Le président tout juste réélu de la Fédération, Samuel Eto’o, a lancé une purge sans précédent au sein des Lions indomptables : le sélectionneur Marc Brys et l’intégralité de son staff ont été limogés, tandis que plusieurs stars emblématiques, dont André Onana et Vincent Aboubakar, ont été exclues de la liste pour le tournoi continental.
Le lundi 1er décembre, le Comité d’urgence de la Fecafoot a officialisé le renvoi du technicien belge, en poste depuis avril 2024. Le communiqué fédéral dresse un réquisitoire détaillé de onze griefs ayant conduit à cette décision radicale.
Les principaux manquements reprochés à Brys sont les suivants : refus répété d’assister aux réunions de travail et non-respect des procédures, organisation de conférences de presse et publication de listes de joueurs sans autorisation préalable, non-respect de la charte marketing, menaçant les relations avec les sponsors, et absence de transmission des programmes d’entraînement et des rapports post-match, et accusation de « détournement des joueurs » pour les monter contre la Fédération.
La Fecafoot estime que ces dysfonctionnements ont « largement contribué » à la non-qualification du Cameroun pour la Coupe du monde 2026. Cette décision intervient après des mois de conflit ouvert entre Brys et Eto’o, le sélectionneur ayant été initialement imposé à la Fédération par le ministère des Sports.
Une liste choc pour la CAN : les stars sacrifiées
Quelques heures après l’éviction de Brys, son successeur, le Camerounais David Pagou, a dévoilé la liste des 28 joueurs retenus pour la CAN. Les absences sont retentissantes et marquent une volonté assumée de tourner la page.
Principaux joueurs écartés :
André Onana (gardien, Manchester United/Trabzonspor)
Vincent Aboubakar (attaquant, capitaine)
Eric Maxim Choupo-Moting (attaquant, New York Red Bulls)
André-Frank Zambo Anguissa (milieu, Naples) – forfait blessé
Nouveaux visages convoqués :
Eric Junior Dina Ebimbe (milieu, Stade Brestois)
Christian Kofane (défenseur, Bayer Leverkusen)
Pour David Pagou, ces choix drastiques visent à « insuffler une dynamique différente » et à instaurer « un autre état d’esprit ». Les observateurs y voient surtout la main forte de Samuel Eto’o, qui réglerait ses comptes avec des cadres soupçonnés d’avoir pris parti pour l’ancien sélectionneur durant la crise.
Le coup de force d’Eto’o, fraîchement réélu
Cette purge est le premier acte du second mandat de Samuel Eto’o, réélu triomphalement le 29 novembre avec 85 voix sur 87. Dès son discours de victoire, l’ancienne star du football avait annoncé la couleur : « Aucun joueur ne sera plus au-dessus du Cameroun. Aucun entraîneur ne sera plus au-dessus du Cameroun ».
Cette prise de pouvoir intervient dans un contexte de guerre larvée avec le ministère des Sports, qui avait tenté en vain d’annuler l’assemblée générale électorale. En évinçant Marc Brys – un protégé du ministère – et en reprenant le contrôle total de la sélection, Eto’o assoit son autorité de manière spectaculaire.
Une équipe en reconstruction à trois semaines de la CAN
La CAN 2025 se déroulera au Maroc du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026. Les Lions, quintuples vainqueurs de la compétition (dernier titre en 2017), ont hérité du « groupe de la mort » (Groupe F) avec le Gabon, la Côte d’Ivoire et le Mozambique. Ils entreront en lice le 24 décembre contre le Gabon.
Cette révolution pose une question cruciale : le renouveau et la discipline imposés par Eto’o et Pagou vont-ils galvaniser une équipe en manque de repères, ou au contraire la déstabiliser davantage à l’approche d’un tournoi crucial ? La réponse sera apportée sur les terrains marocains, sous le regard de toute une nation qui attend de son équipe qu’elle retrouve sa fierté.
