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Le Gabon en avance sur son temps : l’innovation du « stage de survie » avant la CAN

Alors que les autres nations africaines s’acharnent à des méthodes dépassées – matches amicaux, répétitions tactiques, ajustements physiques – le Gabon, lui, a choisi une voie pionnière pour préparer la Coupe d’Afrique des Nations 2025. Les Panthères expérimentent avec audace le concept révolutionnaire du « zéro répétition générale ».
Tout a commencé avec une annulation de match amical pour cause… d’absence de maillots. Finis les débats stériles sur un 4-3-3 ou un 5-4-1. La grande question tactique du jour était : « Qui a les chaussettes ? » La réponse fut : personne. AB Sport, le prestataire marocain choisi dans l’urgence après le précédent feuilleton des équipements, a visiblement interprété « livraison express » comme un concept philosophique plutôt que logistique.
Cette annulation, loin d’être un contretemps, s’inscrit dans une stratégie plus large : l’adaptation climatique extrême. Alors que le Maroc affiche des températures hivernales, la Fédération gabonaise a intelligemment opté pour des tenues légères, façon « été à Libreville ». Objectif : endurcir les joueurs et les préparer psychologiquement à l’idée que, pour gagner, il faudra peut-être… courir plus vite pour se réchauffer. Les doudounes ? Un gadget pour les nations molles. Les Panthères, elles, développent leur résistance au froid par la force de l’esprit (et en restant à l’intérieur).



Car c’est là le deuxième pilier de cette préparation novatrice : le stage « indoor ». Pourquoi s’épuiser sur un grand terrain quand on peut parfaitement répéter son pressing dans un gymnase ? Cette approche minimaliste, centrée sur le gainage et les petites passes en espace confiné, vise clairement à transformer la CAN en un vaste tournoi de futsal. Une vision d’avant-garde dont les autres équipes, engoncées dans leurs vieilles méthodes, n’ont pas encore saisi la profondeur.
L’entraînement collectif se mue ainsi en atelier de « team building par la débrouille ». Rien ne soude plus une équipe que de partager un sweat-shirt à trois ou de négocier l’unique paire de gants disponibles. Ces compétences – partage, résilience, négociation – seront décisives dans les moments tendus d’un tournoi.
À l’aube de son entrée en lice face au Cameroun le 24 décembre, le Gabon cultive donc l’effet de surprise total. Les adversaires auront étudié des vidéos obsolètes. Ils devront maintenant faire face à une équipe imprévisible, dont les schémas de jeu sont aussi inconnus que l’emplacement de ses survêtements, et dont la principale préparation aura été d’éviter la rhinopharyngite.
Les Panthères n’arrivent pas sans répétition générale. Elles arrivent après une répétition de quelque chose de bien plus grand : un chef-d’œuvre d’improvisation administrative. Le monde du football retient son souffle : assistera-t-on à un fiasco retentissant ou à la consécration géniale du concept « moins on est préparé, plus on est dangereux » ? Réponse le 24. En espérant qu’ils aient trouvé les shorts d’ici là.



