
Alors que la réforme de la Taxe Forfaitaire d’Habitation (TFH) vient d’être adoptée par l’Assemblée nationale, le débat public, lui, reste plus vif que jamais. Julien Nkoghe Bekale, ancien chef du gouvernement, monte au créneau pour porter une vision exigeante de cette fiscalité, loin des polémiques stériles et centrée sur l’intérêt des territoires.
Au-delà de la polémique, un plaidoyer pour l’intérêt général
Face aux réactions contrastées suscitées par ses précédentes déclarations, Julien Nkoghe Bekale assume et persiste. Sur les réseaux sociaux, il affirme que ce sujet crucial « mérite un débat sérieux » et appelle à dépassionner les échanges. Son credo ? La pédagogie et la recherche du bien commun.
« La taxe d’habitation est un instrument utile, à condition qu’elle soit expliquée avec pédagogie et pensée dans l’intérêt général », martèle-t-il. L’ancien Premier ministre balaie également toute suspicion d’ambition personnelle : « À mon âge et au regard de mon parcours, je n’ai plus rien à prouver. Je ne recherche ni visibilité, ni nomination, ni retour aux affaires. »
L’arme de l’autonomie locale : redonner du pouvoir aux communes
Le cœur de la proposition de Nkoghe Bekale est institutionnel et vise à renforcer la décentralisation. Il défend l’idée d’une fiscalité pleinement locale : la TFH devrait être collectée et gérée par les communes et départements, et non être un simple prélèvement de l’État.
Selon lui, cette autonomie financière est la clé d’une meilleure gouvernance. Une gestion transparente des ressources perçues permettrait aux collectivités de financer des projets concrets, répondant directement aux attentes des populations. Cette réforme serait même, selon son analyse, un levier pour assainir certains mécanismes publics, notamment en rendant les élections locales moins dépendantes de fonds extérieurs.
Un écho au Parlement : pédagogie et ajustements nécessaires
Cette vision trouve un écho partiel dans les recommandations de l’Assemblée nationale. Les députés, tout en ayant adopté le texte, ont insisté sur trois points cruciaux : une communication gouvernementale plus claire et responsable; la recherche de financements complémentaires et l’ajustement du mode de calcul selon les zones.
Des préoccupations auxquelles le ministre chargé des finances a assuré que le gouvernement était attentif, promettant de tenir compte de la situation sociale.
L’équation finale : trouver l’équilibre entre efficacité et acceptabilité
Entre la vision ambitieuse de Julien Nkoghe Bekale pour une fiscalité locale émancipatrice et les alertes pragmatiques des élus sur l’acceptabilité sociale, le chemin de la réforme est encore en construction. Une conviction semble toutefois faire consensus : pour réussir, la Taxe Forfaitaire d’Habitation doit impérativement être comprise et acceptée par les Gabonais. L’enjeu n’est pas seulement technique, il est profondément démocratique.



