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Crise des bourses étudiantes : la détresse des jeunes gabonais en France

Depuis trois mois, des centaines d’étudiants gabonais en France vivent un cauchemar administratif et financier. Privés de leurs bourses gouvernementales, beaucoup se retrouvent dans une situation de « quasi-détresse », incapables de payer leurs loyers, de se soigner ou même de poursuivre sereinement leurs études.
 
L’alerte est  lancée via les réseaux sociaux, où les étudiants partagent leur désespoir. Sur Facebook, des messages poignants circulent, repris par des activistes et des associations. Sur des bouts de papier, des tee-shirts ou des pancartes, on peut lire : « 3 mois sans bourses = 3 mois sans vie », « 3 mois sans bourse = dettes, exclusion des écoles, précarité extrême, menace de sortir des logements ».
Un autre message interpelle directement l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG) : « 2 mois de bourses impayées – comment me soigner ? ».
 
Une vie mise en pause
Les témoignages se multiplient et décrivent une réalité alarmante.
Sarah*, étudiante en master à Lyon, confie : « Je vis chez des amis depuis six semaines. Mon propriétaire menace de me mettre à la porte. Je saute des repas et j’ai arrêté mes traitements médicaux. Sans bourse, je ne peux rien faire. »
 
Marc, en école d’ingénieur à Paris, ajoute : « L’université me réclame des frais d’inscription impayés. Je risque l’exclusion. Comment expliquer que notre pays nous abandonne alors que nous sommes censés représenter son avenir ? »
 
L’ANBG dans le viseur
L’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG), chargée de la gestion des bourses à l’étranger, est pointée du doigt. Selon des sources internes, des retards de traitement et des difficultés de trésorerie seraient à l’origine de cette situation. Contactée, l’agence n’a pas encore réagi officiellement.
 
Un précédent inquiétant
 
Ce n’est pas la première fois que des retards de paiement surviennent, mais jamais la situation n’avait duré aussi longtemps. En 2020, un mouvement similaire avait éclaté après six semaines d’impayés, avant que les fonds ne soient finalement débloqués.
 
Un avenir compromis ?
 
La frustration est d’autant plus grande que ces étudiants sont souvent issus de familles modestes et que la bourse représente leur seul revenu. Beaucoup craignent de devoir abandonner leurs études, renvoyant à la question plus large de la politique de formation à l’étranger portée par le Gabon.
 
Les autorités gabonaises sont désormais attendues au tournant : il en va non seulement de l’avenir de ces jeunes, mais aussi de la crédibilité du système éducatif et de coopération internationale du pays.

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