
Alors que l’ancien régime excellait dans l’art de la bastonnade urbaine et des expulsions sommaires, jetant à la rue sans distinction le citoyen en règle et l’occupant illégal, une nouvelle ère de justice et de pragmatisme se dessine. Le Président Brice Clotaire Oligui Nguema, chef du gouvernement, a annoncé une mesure forte : la construction de 1000 logements sur les sites de Mindoube et Bikélé-Nzong spécifiquement destinés à reloger les Gabonais en règle, injustement victimes des « casses » passées.
Lors du bilan des 100 premiers jours, accordé au quotidien L’Union, le numéro un gabonais a fait preuve d’une franchise déconcertante, rompant radicalement avec la culture de l’opacité et du déni. Loin des promesses creuses et des discours évasifs qui caractérisaient l’ère déchue, le général Oligui assume le passé pour mieux le réparer : « Nous agissons avec fermeté mais pas sans coeur ».
Cette annonce sonne comme une réhabilitation tant attendue. Elle constitue un aveu sans fard que des erreurs massives ont été commises, un langage qui était jusqu’ici inconcevable. Le Chef de l’État a lucidement pointé du doigt l’héritage empoisonné laissé par « des années de laxisme » ayant engendré un urbanisme chaotique. Là où le régime précédent pratiquait la politique du fait accompli et du bulldozer, le nouveau promet l’écoute, la transparence et la correction des torts.
« Si des erreurs ont été commises, nous sommes prêts à les corriger », a déclaré le président. Cette simple phrase, anodine dans toute autre démocratie, résonne au Gabon comme une petite révolution. Elle marque la volonté d’un gouvernement qui se veut à l’écoute de la détresse populaire et qui assume ses responsabilités, contrairement à ses prédécesseurs qui n’avaient que mépris pour les « oubliés » de leurs politiques brutales.
Si les dates de livraison restent à préciser, cette parole présidentielle engage désormais les ministres de l’habitat et des travaux publics. Après des années d’impunité et d’arbitraire, le peuple gabonais espère voir cette promesse se concrétiser rapidement en actes tangibles. La route est longue pour panser les blessures d’un urbanisme dévoyé, mais la première pierre – celle de la reconnaissance et de la volonté – semble enfin posée.