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La France en grève : Une journée nationale (comme les autres)

Alors que le gouvernement tente de serrer les ceintures, les Français, eux, préfèrent serrer les poings et descendre dans la rue. Jeudi 18 septembre, le pays a offert son spectacle le plus traditionnel : une grève générale ponctuée de manifestations, le tout sur fond de valse des ministres.
 
Le grand ballet chiffré
 
Comme à son habitude, la France a commencé la journée par son rituel préféré : la danse des chiffres. Les autorités, jouant les modérés, ont compté 76 500 manifestants et 253 actions à la mi-journée, tout en promettant, la veille, un joli round d’environ 900 000 mécontents pour la soirée. Un chiffre qui n’est pas sans rappeler la belle époque des retraites, comme un doux parfum de nostalgie contestataire.
 
Du côté syndical, on crie déjà victoire. Sophie Binet (CGT) voit un « déjà un succès », tandis que Marylise Léon (CFDT) envoie un « avertissement très clair » au nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu. Ce dernier, fraîchement nommé dans ce vaudeville politique, hérite du même casse-tête que son prédécesseur : trouver 44 milliards d’euros sans fâcher personne. Mission apparemment impossible.
 
L’art délicat du blocage (et de son déblocage)
 
Malgré les promesses d’une réponse « musclée » des forces de l’ordre pour empêcher tout débordement, le spectacle a pu commencer. Le scénario était rodé : perturbations des transports, blocages de dépôts de bus et lycées occupés, notamment à Montpellier et Toulon.
 
La police, jouant son rôle de service après-vente du gouvernement, s’est employée à lever ces blocages avec une célérité remarquable, offrant ainsi une démonstration en temps réel de la théorie de l’action-réaction. Le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau a même dressé un premier bilan, probablement entre deux cartons.
Le cœur du sujet : L’addition (que personne ne veut payer)
Mais pourquoi tant de bruit ? Il s’agit simplement de s’opposer à un petit programme de mesures budgétaires visant à réduire un déficit public qui frise allègrement les 114% du PIB. Au menu : coupes dans les services publics, réforme de l’assurance chômage et gel des prestations sociales. Des détails, vraiment.
 
C’est d’ailleurs pour avoir défendu ce charmant programme que l’ancien gouvernement de François Bayrou a été renversé le 8 septembre. Preuve que lorsque le peuple dit « non » par les urnes, il aime aussi le confirmer par les pieds… sur le pavé.
 
Morceaux choisis de la journée :
 
À Paris, le cortège a pris son départ de la Bastille, lieu symbolique s’il en est, pour une balade digestive vers Nation.
 
À Nantes et Lyon, les traditionnels « incidents » sont venus pimenter le défilé, comme une pointe de piment dans un plat déjà bien relevé.
 
En Île-de-France, les transports ont été « très perturbés », selon la litote administrative consacrée, permettant à chacun de méditer sur les vertus de la marche à pied.
Bref, une journée presque ordinaire dans l’Hexagone, où la démocratie s’exprime aussi bien dans les urnes que sur les ronds-points. Le gouvernement écoute, la rue crie, la police débloque. Et la France tourne.

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