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Gabon: Julien Nkoghe Bekale réclame l’annulation des élections : « un fiasco organisé »

L’ancien Premier ministre Julien Nkoghe Bekale, figure éminente du Parti démocratique gabonais (PDG), a vivement réagi suite aux législatives et locales du 27 septembre 2025. Dans une déclaration publiée sur ses réseaux sociaux, il a qualifié le scrutin de « fiasco » et réclamé son annulation pure et simple sur l’ensemble du territoire national, pointant du doigt les irrégularités massives et l’organisation chaotique qui ont entaché le processus électoral.
 
Un scrutin sous le signe du désordre
 
Les élections ont été marquées par une série d’incidents : bulletins de vote absents pour des candidats pourtant validés, urnes saccagées, matériel électoral vandalisé, et électeurs désorientés par des cartes contradictoires. Des dysfonctionnements ont été signalés dans plusieurs régions, notamment à Essassa, Ntoum, Kango, ou encore à Dienga, où des candidats n’ont pas retrouvé leurs bulletins. Pour Julien Nkoghe Bekale, ces anomalies reflètent une « mauvaise gouvernance électorale » qui compromet la crédibilité des résultats.
 
Le PDG dégage toute responsabilité
 
L’ancien chef du gouvernement a fermement défendu son parti, le PDG, en soulignant qu’aucun de ses membres ne siégeait au ministère de l’Intérieur ou à la Commission nationale d’organisation et de coordination des élections (CNOCER). Il rejette ainsi toute responsabilité du parti dans ces manquements, estimant que la « seule responsabilité de ce fiasco incombe au Gouvernement », chargé de l’organisation du scrutin.
 
Un appel solennel au président de la République
 
Julien Nkoghe Bekale en appelle au président Brice Clotaire Oligui Nguema, « garant de la Constitution », pour qu’il prenne les dispositions nécessaires afin de « préserver la paix civile et restaurer la confiance des citoyens ». Il insiste sur l’idée que la démocratie ne peut progresser « sans vérité, sans justice et sans respect des règles ».
 
Contexte politique tendu
 
Cette sortie intervient dans un climat politique déjà fragile, après le coup d’État du 30 août 2023 qui a mis fin à 55 ans de règne du PDG. Les résultats partiels des législatives placent l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), le parti du président Oligui Nguema, en tête, talonnée de loin par le PDG, contraint à un second tour dans plusieurs circonscriptions. Face aux accusations de fraude, le contentieux électoral s’annonce lourd et pourrait prolonger l’incertitude politique.
 
 
Derrière cette  sortie musclée de Julien Nkoghe Bekale, il faut y voir  les tensions persistantes autour de la transition gabonaise. Alors que le pays tente de tourner la page des décennies Bongo, les récentes élections risquent de creuser un peu plus le fossé entre l’opposition et le pouvoir en place. La balle est désormais dans le camp de la Cour constitutionnelle, qui devra trancher sur la validité d’un scrutin déjà fortement contesté.

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