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Sommet Africain sur le climat : L’Afrique s’engage à devenir verte (dès qu’on aura trouvé la déclaration)

C’est dans une ambiance de franche auto-satisfaction que le deuxième sommet africain sur le climat s’est achevé mercredi. Après des heures de discussions passionnées (et probablement un excellent buffet), l’Union Africaine a proclamé un succès retentissant, principalement caractérisé par une annonce tonitruante : l’Afrique sera la prochaine puissance industrielle verte. Enfin, c’est ce qu’on croit comprendre.
 
Le principal résultat tangible de ce grand raout ? La fameuse « Déclaration d’Addis-Abeba », suite spirituelle de la non moins célèbre « Déclaration de Nairobi ». Célébrée en grande pompe lors d’une cérémonie fastueuse, ladite déclaration possède une qualité mystique particulière : personne ne l’a encore vue. Elle n’a pas été publiée. Elle est comme le vent, une énergie renouvelable invisible mais en laquelle il faut croire très fort.
 
Heureusement, le président éthiopien Taye Atske Sélassié, dans un élan de générosité, a daigné donner quelques indices sur le contenu de ce pacte climatique fantôme. Il a parlé de « trois piliers principaux », qui sont, avouons-le, aussi surprenants que de découvrir que l’eau est mouillée.
 
Pilier n°1 : « Accélérer le développement des énergies renouvelables ». Traduction : On va mettre des panneaux solaires partout, même sur le dos des dromadaires, pour enfin avoir de l’électricité entre deux coupures. Et ainsi, miracle, cela « positionnera l’Afrique comme une puissance industrielle verte ». Simple, efficace. Il suffisait d’y penser. On se demande pourquoi ils n’y ont pas songé plus tôt, lors d’un des 274 sommets précédents.
 
Les piliers n°2 et n°3 restent, à l’heure où nous mettons sous presse, aussi mystérieux que l’emplacement de l’Arche d’Alliance. Mais on peut imaginer qu’il s’agit de choses tout aussi innovantes comme « Il faut arrêter de polluer » ou « La solidarité, c’est important ».
 
L’objectif avoué était de « parler d’une seule voix » avant la COP 30. Mission accomplie ! La voix est unanime pour annoncer de grandes ambitions. Reste maintenant à écrire la partition, à apprendre la musique et à trouver les instruments. Mais chut, ne soyons pas pessimistes. L’important, c’est l’intention. Et la communication. Surtout la communication.
 
En attendant de pouvoir lire le saint-graal, les délégués sont repartis, le sourire aux lèvres et la conscience écologique légère, forts de cette stratégie imparable : devenir une puissance verte en promettant de le devenir. Génial.

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