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Fatim Camara : L’ingénieure qui code l’avenir du Burkina Faso

Dans un pays où le numérique est un levier essentiel de développement, une jeune femme audacieuse a décidé de placer la barre très haut. Fatim Camara, ingénieure en informatique formée au Maroc, est de ces talents qui reviennent au bercail les mains pleines non pas de pierres précieuses, mais d’outils pour en révéler. Sa mine d’or ? Le potentiel infini de la jeunesse burkinabè. Son projet : PSCHOOL PROGRAMMING, une école avant-gardiste qui forme la nouvelle génération aux langages du futur.
 
Un retour aux sources animé par une vision
 
Le parcours de Fatim Camara est emblématique d’une génération connectée et déterminée. Après avoir excellé dans ses études en ingénierie informatique, elle aurait pu, comme beaucoup d’autres, s’installer à l’étranger où les opportunités professionnelles sont nombreuses et lucratives. Mais pour elle, le choix a été une évidence.
 
« On peut voir un désert ou une terre fertile. J’ai choisi de voir un terrain vierge, immense, où tout est à construire et à imaginer », confie-t-elle, le regard brillant de conviction. « La plus grande ressource inexploitée du Burkina Faso, ce n’est pas sous terre, elle est dans la tête de nos enfants. Mon devoir était de leur donner les clés pour qu’ils deviennent, à leur tour, des bâtisseurs. »
 
C’est cette certitude qui a donné naissance à PSCHOOL PROGRAMMING, bien plus qu’un simple centre de formation. C’est un incubateur de talents, un laboratoire d’idées où les élèves de 8 à 18 ans ne sont pas de simples consommateurs de technologie, mais bien ses créateurs.
PSCHOOL PROGRAMMING : Bien plus que du code
L’école, qui vient d’annoncer sa rentrée pour l’année académique 2025-2026, se distingue par une approche pédagogique holistique et pratique. Loin des cours théoriques et abstraits, Fatim Camara a conçu un curriculum où la théorie s’apprend en faisant.
 
Les jeunes « apprentis-sorciers » de la tech y explorent un éventail de disciplines de pointe :
 
En assemblant et en programmant leurs propres robots, ils comprennent la fusion du tangible et du virtuel. Ils découvrent les principes des algorithmes qui régissent le monde moderne, de manière accessible et ludique.  Ils apprennent les langages qui sont le latin du XXIe siècle (Python, Scratch, etc.), pour donner vie à leurs idées. Enfin, ils s’initient aux circuits, aux capteurs et aux microcontrôleurs (comme Arduino), comprenant la logique qui anime les objets intelligents.
 
« L’objectif n’est pas de faire de tous ces enfants des ingénieurs, même si cela serait une belle réussite », précise Fatim. « Il s’agit de cultiver une manière de penser : la logique algorithmique, la résolution de problèmes complexes, la créativité et le travail d’équipe. Ce sont des compétences qui leur serviront, quel que soit leur futur métier. »
Inspirer pour libérer les potentiels
Le véritable génie de Fatim Camara réside peut-être dans sa capacité à servir de modèle. Dans un secteur encore très masculin, sa présence en tant que femme, jeune et africaine, brise les plafonds de verre et ouvre le champ des possibles.
 
« Voir une femme comme Fatim diriger une telle école et maîtriser ces technologies, c’est extrêmement puissant pour mes filles », témoigne un parent d’élève. « Cela leur dit : ‘ce domaine est aussi pour toi’. Elle n’enseigne pas seulement la technologie, elle enseigne l’audace. »
 
Face aux défis structurels – accès à l’électricité, à internet, financement – son équipe fait preuve d’une ingéniosité remarquable, optimisant les ressources et trouvant des solutions locales. Chaque obstacle surmonté est une leçon supplémentaire en resilience et en innovation.
 
Investir dans la richesse ultime
 
Alors que le Burkina Faso, comme toute l’Afrique, est à la croisée des chemins numériques, des initiatives comme PSCHOOL PROGRAMMING ne sont pas anecdotiques. Elles sont stratégiques. Elles préparent une souveraineté technologique future en formant, dès aujourd’hui, ceux qui en seront les artisans.
 
Fatim Camara ne construit pas juste une école ; elle participe à construire un écosystème. En formant une génération de codeurs, de roboticiens, d’innovateurs et de penseurs critiques, elle sème les graines d’une économie du savoir et d’un développement endogène.
 
La rentrée 2025-2026 s’annonce comme une nouvelle étape pour cette aventure. Chaque inscription est un pari sur l’avenir, un investissement dans la seule richesse qui se multiplie quand on la partage : le génie humain.
 
Fatim Camara en est convaincue : la prochaine grande innovation qui changera l’Afrique ne viendra pas de Silicon Valley. 
Elle germe aujourd’hui, dans un labo de Ouagadougou, entre les mains d’un enfant qui, grâce à elle, a appris à coder son rêve.

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